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21h15. Au
Liberté, salle rennaise, Alan Simon, l'homme
par qui "Excalibur" est arrivé,
débarque sur la scène avec sa
flûte. La suite ne sera
qu'enchantement. Brocéliande et sa
légende, thème de cet opéra
celto-rock fonctionne alors à merveille. Ce
sont les Tri-Yann qui embrayent avec le titre "Pour
l'amour de la reine". Sautillant du haut de
ses cinquante printemps, une paille de vie
scénique, Jean-Louis Jossic avec jean
Chocun, Jean-Paul Corbineau ou encore Gérard
Goron, s'éclatent comme des gamins
touchés par la grâce. Et c'est
vrai que la grâce s'est infiltrée,
tous frissons retenus ou détendus, durant
une heure trois quarts de spectacle. La
musique
balayera
ainsi toute notion du temps. Quand le Roi
Arthur, incarné par Roger Hodgson, le
chanteur de Supertramp, s'installe sur scène
avec sa guitare folk (12 cordes), la légende
se concrétise.
Un plongeon autour de
Merlin l'enchanteur.
Car ici, au coeur de
cet "Excalibur" revisité, le temps s'est
arrêté au beau milieu des
années soixante-dix. De celtes qui ont
vu les cheveux tomber sur les épaules, la
guerre battue en brèche par la paix (peace
and love for ever), la révolution pacifique
brandie du haut de ses poings que l'on aime tendre
vers le ciel. Ici, l'amitié, la
solidarité, l'amour de la bonne musique, des
belles voix, de ce plongeon en douceur au temps
virtuel de Merlin l'enchanteur, des vieilles
pierres et des arbres magiques, envoûtent et
englobent les milliers de spectateurs. Au fond de
la scène, une toile géante diffuse
quelques images, comme ces rochers dans la brume,
tandis que le jeu des lasers découpe les
silhouettes des musiciens.
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